Fleury-Mérogis : la hache de guerre va-t-elle être enterrée dans les nouveaux jardins familiaux ?

C'est la question qui se pose après le venue du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, dans la commune essonnienne.

Publié : 6 mars 2023 à 12h07 par

Signature pour les nouveaux jardins familiaux à Fleury-Mérogis

Crédit : Ville de Fleury-Mérogis

C'est la question qui se pose après la récente venue du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, dans la commune essonnienne. Le membre du gouvernement a signé, aux côtés du maire de Fleury-Mérogis, la mise a disposition d'un terrain qui servira à la création de nouveaux jardins familiaux. Cette carte abattue par le maire Olivier Corzani pourrait permettre de débloquer la construction du futur collège de la ville, très attendu. Cette nouvelle est le résultat d'un travail de longue haleine dont rien n'a filtré pendant deux ans, alors qu'un comité intitulé « Oui au collège mais pas sur les jardins » a multiplié les actions pour préserver les jardins familiaux actuels.


Des jardins pour les habitants et personnels pénitentiaires


Toutefois, le maire de Fleury-Mérogis affirme qu'il a consulté les jardiniers depuis 2020, afin de trouver des terrains propices à un « déménagement ». Actuellement, la parcelle regroupant 64 jardins mesure 1,7 hectare mais n'est utilisée que sur 1,2 hectare. La terre sur la prochaine surface pourra être travaillée sur 1,4 hectare, assure le maire. Proche de l'avenue des Peupliers, elle pourra voir pousser les plantations d'habitants ainsi que des personnels de la maison d'arrêt, qui y auront aussi accès.


Le futur collège serait « déjà plein » aujourd'hui


Il faut dire que la décision du collectif de jardiniers, d'accepter ou non cette nouveauté, aura un impact direct sur le projet de collège, attendu depuis plusieurs décennies à Fleury-Mérogis. « Suite au manque d'établissement dans la commune, les élèves se rendaient au collège Paul Eluard à Sainte-Geneviève-des-Bois, dont l'effectif a atteint son maximum », raconte Olivier Corzani. Puis ça a été au tour du collège Charles Péguy de Bondoufle d'être dans la même situation. À présent, les collégiens floriacumois se retrouvent dans une impasse. « On sait que le futur collège pourra accueillir 800 élèves », glisse l'élu. « S'il ouvrait aujourd'hui, il serait déjà plein », assure-t-il.


La justice suit son cours


L'avenir scolaire des jeunes se joue aussi sur le terrain de la justice. Mardi 14 février 2023, la juge des référés du tribunal judiciaire d'Évry-Courcouronnes s'est estimée incompétente pour déterminer si l'actuelle parcelle des jardins familiaux appartient au domaine privé ou public de la commune. La magistrate a renvoyé cette question au tribunal administratif de Versailles. De son côté, le collectif de jardiniers est toujours en attente d'une audience pour un référé au fond au tribunal administratif pour dénoncer la « pose brutale » de cadenas sur les portails des jardins. Et d'évoquer une rentrée « en 2030 ou sur une autre commune ». Olivier Corzani pointe quant à lui une « opposition stérile ». Il affirme que la rentrée peut être envisagée « pour 2025 ou 2026 ».


Une pétition envoyée à François Durovray


Récemment, une pétition a même été envoyée par le collectif à François Durovray, le président du conseil départemental de l'Essonne. Difficile de dire si cette initiative trouvera une issue après l'annonce de nouveaux terrains mis à disposition de jardiniers. Olivier Corzani fait un pas vers les jardiniers : « j'ai envoyé un courrier [lundi 27 février, NDLR] au président du collectif pour que toutes les plaintes et recours soient retirés ». Reste à savoir si son appel sera entendu.


 


 


Crédit : Nicolas Chacun